RE2020.
De nouveaux seuils carbone en 2025, 2028 et 2031
La réglementation environnementale RE2020, entrée en vigueur au 1er janvier 2022 pour les constructions neuves, marque un tournant majeur dans la construction en France. La RE2020 impose des critères de performance énergétique stricts, en particulier pour l’empreinte carbone des bâtiments. Différenciées selon la typologie de bâtiment (individuel ou collectif), ces nouvelles exigences entreront en vigueur de façon progressive en 2025, 2028 et 2031.

Quels sont les seuils carbone en 2025 ?
L’une des principales évolutions à partir de 2025 concerne les seuils d’impact carbone, qui seront plus restrictifs. En 2025, les exigences de performance énergétique des bâtiments neufs seront renforcées pour répondre aux défis climatiques croissants.
Pour la maison individuelle, les nouveaux seuils seront :
- IC Construction : 530 kgCO2eq/m²/an (contre 640 en 2022)
- IC Énergie : entre 160 et 200 kgCO2eq/m²/an (inchangé par rapport à 2022)
- Plafond d’EGES : 4 (nouveau à partir de 2025)
Pour le logement collectif, les seuils seront les suivants :
- IC Construction : 650 kgCO2eq/m²/an (contre 740 en 2022)
- IC Énergie : entre 260 et 320 kgCO2eq/m²/an (contre 560 en 2022)
- Plafond d’EGES : 6 (nouveau dès 2024)
Cette réduction de 15% par rapport aux seuils de 2022 vise à réduire l’empreinte carbone du secteur tout en préparant les acteurs de la construction à des objectifs de plus en plus ambitieux pour 2028 et 2031.
Les ajustements de 2028 : Un cap vers la décarbonation
En 2028, les objectifs de la RE2020 seront de nouveau réajustés, avec une réduction de 25% du contenu carbone par rapport à 2022. Le secteur devra intégrer encore davantage d’énergies renouvelables et améliorer l’efficacité énergétique des bâtiments pour atteindre les nouveaux seuils
- MAISON INDIVIDUELLE : IC Construction réduit à 475 kgCO2eq/m²/an
- LOGEMENT COLLECTIF : IC Construction réduit à 580 kgCO2eq/m²/an
Ces changements devront intégrer des solutions comme les matériaux biosourcés, le recours à la géothermie ou encore la valorisation des ressources locales pour répondre aux nouveaux défis de la transition énergétique
L'objectif en 2031 : Une vision d’avenir
L’année 2031 marquera l’atteinte des objectifs les plus ambitieux de la RE2020. L’objectif est de réduire l’impact carbone des bâtiments de manière drastique, de 30% à 40% par rapport à 2022. À ce stade, les bâtiments devront être quasiment autosuffisants en énergie, produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment.
- MAISON INDIVIDUELLE : IC Construction réduit à 415 kgCO2eq/m²/an
- LOGEMENT COLLECTIF : IC Construction réduit à 490 kgCO2eq/m²/an
Impact pour les professionnels de la construction
Ces seuils successifs imposent aux professionnels de la construction, notamment aux architectes, de repenser dès maintenant leurs pratiques et leurs méthodes. L’évolution des seuils ne se limite pas à des ajustements techniques, mais incite à une réflexion plus globale sur la manière de concevoir des bâtiments à la fois performants et durables. La mise en œuvre de solutions innovantes, telles que les bâtiments à énergie positive, ou l’intégration de matériaux durables, sera essentielle.
Les architectes devront donc anticiper ces évolutions dans leurs projets actuels et à venir. En matière de conception, il sera crucial de privilégier des solutions à faible empreinte carbone et de mettre en place des systèmes énergétiques performants dès la phase de conception. La rénovation des bâtiments existants devra également s’inscrire dans cette logique.
L’évolution des seuils RE2020 est un défi pour le secteur de la construction, mais aussi une opportunité de renforcer l’efficacité énergétique des bâtiments tout en réduisant leur empreinte carbone. Les professionnels doivent dès maintenant intégrer ces exigences pour répondre aux enjeux de la transition énergétique et s’adapter aux normes futures.